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=► PRESSE Thaïs Poirier : « C’est encore plus grand »

Le lundi, 11 août 2025

Dans Presse

ARTICLE DE DIRECT VELO
CRÉDIT PHOTO FREDDY GUÉRIN - DIRECTVELO

Par NICOLAS GACHET
Le 10 août 2025


Elle l’espérait, elle l’a fait. Quatre jours après avoir remporté le titre de Championne de France Juniors du contre-la-montre, Thaïs Poirier a été sacrée ce dimanche sur la course en ligne. La pensionnaire du comité de Nouvelle-Aquitaine a pris le meilleur sur Lise Revol (Grand Est) dans la dernière difficulté du circuit tracé autour de la Tour-du-Pin (Isère). C’est donc avec deux maillots tricolores qu’elle effectuera en 2026 sa seconde année Juniors. La sociétaire du CC Marmandais, qui n'a pas encore 17 ans, a exprimé son bonheur au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Tu réalises le doublé sur ce Championnat de France !
Thaïs Poirier : Je savais que je partais parmi les favorites. Y croire et le faire, c'est vraiment différent. J’avais moins de pression parce que j'avais déjà un maillot après le chrono. Mais le titre sur la route, c'est encore plus grand. On ne peut pas comparer les deux. Avoir les deux titres, c'est un accomplissement de toute la saison.

Avec Lise Revol, vous avez dû boucher près de trois minutes pour revenir sur la tête de course…
J’ai attaqué à 50 kilomètres de l’arrivée, on a bien collaboré. Je la remercie pour ça parce que ce n'est pas toujours évident. On s’est même encouragées. Je savais très bien qu'on allait faire la course à deux ou à trois, et qu'on rentrerait au fur et à mesure sur les échappées. Il ne fallait pas lâcher, au fil des tours ça allait commencer à se durcir. On avait toutes les deux une de nos coéquipières devant (Lilou Jauvin et Marianne Buchert, qui finiront 3e et 4e, NDLR). On est revenues au fur et à mesure. Ça s'est fait à la pédale.

Lise Revol était selon toi ta principale adversaire au départ ?
C'était celle dont je me méfiais le plus. Mais on ne sait jamais, c'est un jour de Championnat, rien n'est acquis avant l'arrivée. Il fallait faire attention à tout le monde.

« DU 50/50 »

Tu étais optimiste face à Lise Revol dans le dernier tour ?
C'était du 50/50. Dans tous les cas, la plus forte serait sortie à la pédale dans la bosse. Je savais qu'il ne fallait pas que j'arrive au sprint avec elle, parce que je pense que je suis un peu moins puissante. J'ai réussi à en remettre comme il faut dans la dernière bosse, et ça a fait la différence. Je savais que si je basculais avec au moins 5 ou 10 secondes, elle ne pouvait pas me reprendre dans la descente. Il fallait tout donner jusqu'en haut.

As-tu compté le nombre de tes attaques dans la dernière bosse ?
J'avais vraiment de bonnes jambes. Je savais qu’il fallait que je mette des attaques et pas que j'y aille au train. Je n’ai même pas calculé mes efforts tout au long de la course. J'ai attaqué dès que je pouvais. Quand je me suis retrouvée avec Lise (Revol), j’ai compris qu’on allait faire la course quasiment toutes les deux, donc je savais qu'il fallait que j'en mette et que j'aille jusqu'au bout.

Quand elle t’a contrée, tu as pensé à quoi ?
J'étais assez confiante, je n'avais pas encore les jambes qui brûlaient. Je pouvais en remettre. J'en ai remis et tout le monde me disait “elle craque, elle craque !” . Mentalement ça n'a pas lâché, physiquement non plus, et c'est allé jusqu'au bout.

« JE NE VOULAIS PAS EN FAIRE »

Tu as bien fait de faire du vélo finalement…
(sourire) Il y a 4 ans je ne faisais pas du tout de vélo. Toute ma famille en faisait. Je les accompagnais sur les courses, mais je ne voulais pas en faire. Dès que j’ai commencé, ça a fonctionné. Je suis allée de plus en plus haut dans les catégories, et c’est allé tout seul.

Comment vois-tu ton avenir dans le vélo ?
Je suis encore U19 première année. Forcément, j'ai des contacts, mais je pense que les équipes attendent l'année prochaine. J'ai déjà confirmé, mais je vais le faire encore plus l'année prochaine. Je suis sur une bonne lancée mais on sait que ça peut s'effondrer du jour au lendemain, donc à voir à l'avenir.

Maintenant que tu as les deux maillots tricolores sur le dos, qu’est-ce qui te motive pour cette fin de saison ?
Avoir le maillot, c'est forcément une source de motivation supplémentaire. Je vais aller en Espagne (la Bizkaikoloreak, NDLR) et après en stage. Ensuite, il y aura sûrement les Championnats internationaux. Je vais d'abord en profiter et également récupérer. Je pense aller jusqu'à mi-octobre, au Chrono des Nations, pour au moins porter le maillot du contre-la-montre.