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=► Gard : ces vélos qui mettent à l'honneur le bambou d'Anduze

Par Le jeudi, 16 août 2018

Dans En bref

 

CLÉLIA BAYARD

10/08/2018 à 08:13

Un vélo demande à Félix Hébert environ cinquante heures de travail. - CYCLIK

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La marque française Cyclik propose des vélos faits sur mesure, à partir de produits naturels.

À Villeurbanne, en banlieue lyonnaise, un atelier un peu particulier fait venir des matériaux d’origine végétale de toute la France et notamment d’Anduze. A l’arrivée, des vélos faits sur mesure, et 100 % français.

Félix Hébert a créé sa marque de vélos il y a un peu plus d’un an. Après plus de dix ans de cyclisme parmi les professionnels, l’idée de fonder sa propre entreprise est venue naturellement au jeune trentenaire. "Après des années de compétition, j’ai commencé à avoir des douleurs dorsales. C’était les microvibrations causées par le carbone, et beaucoup de cyclistes finissent par avoir ce problème."

Comme alternative à ce métal largement répandu dans l’industrie, Félix Hébert a l’idée de créer des vélos faits à partir de produits naturels.

"La qualité du bambou est irréprochable"

Parmi les matériaux qu’il utilise, le jeune entrepreneur fait notamment venir des bambous de la bambouseraie d’Anduze. Les pépinières, cachées du grand public, fournissent à Cyclik des chaumes (tiges) verts de bambous, qui servent ensuite au cadre du vélo.

Et c’est pour une raison bien précise que l’entreprise va chercher son bambou aussi loin : "En commandant les tiges à Anduze, on s’est rendu compte que le bambou était d’une qualité irréprochable, explique Félix Hébert. Comme je veux avoir un objet fait avec des végétaux français, le contrat était rempli."

Car Cyclik n’utilise pas que du bambou : les vélos sont aussi faits avec du lin venu de Normandie. Et la solidité des modèles est au rendez-vous : les vélos sont certifiés ISO 4 210 depuis mars 2017. Un label qui garantit la fiabilité du vélo, alors que beaucoup croient, à tort, que le bambou est moins solide que les métaux traditionnels.

Des vélos adaptés à toutes les morphologies

Passionné, Félix Hébert fabrique lui-même les vélos à la commande. Car ces objets, destinés aux cyclosportifs en quête de confort, s’adaptent aux besoins de chaque acheteur. "J’ai remarqué que sur le marché, les vélos en métal produits à la chaîne ne conviennent pas à tous les profils, et à toutes les morphologies.L’avantage, en faisant tout moi-même, c’est que si l’acheteur a des rhumatismes, des douleurs, je peux m’adapter".

Un bois solide, souple et absorbant

Comme l’explique le créateur de la marque, "la solidité des vélos repose essentiellement sur la qualité des matières premières." Félix Hébert a naturellement choisi le bambou comme matériau principal pour les vélos : plus solide que du bois, le bambou est aussi résistant que des matières comme l’acier. Une dureté qui ne l’empêche pas d’être très souple, et d’absorber les chocs. L’un des utilisateurs de ces vélos, Stéphane Brodard, y a vu un réel avantage : "la capacité du bambou à absorber les imperfections de la route est bluffante. Cela améliore vraiment le confort du cycliste." À terme, Félix Hébert aimerait que tout le monde abandonne le carbone pour cette solution plus écologique.

Ce suivi a évidemment un coût : comptez entre 2 900 et 5 200 € pour un vélo, avec quatre gammes disponibles, du VTT au vélo de ville.