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=► L’échauffement sert à quoi ?

L’échauffement sert à quoi ?

A chauffer l’organisme bien sûr, c’est à dire ???

Par le Docteur Jean-Jacques MENUET

  • Au repos la température du corps est autour de 37°, pendant l’effort la température monte entre 38 et 39° ; pourquoi la température monte : la contraction musculaire c’est comme les pistons d’un moteur de voiture, ça chauffe ; donc les contractions musculaires dégagent de la chaleur. Et ça sert à quoi que cette température augmente ? Alors là on s’accroche, car c’est compliqué … : c’est le « courbe de Bracroft » qui précise cela : si la température augmente l’hémoglobine présente dans le sang va « relarguer » l’oxygène (l’oxygène est fixé sur l’hémoglobine), et l’oxygène va pouvoir … oxygéner les muscles qui travaillent ; pas de bras pas de chocolat, pas d’augmentation de température pas d’oxygénation du muscle !!
  • muscles s’assouplissent, s’étirent, sont plus élastiques
  • bronches se dilatent progressivement ; et SI le sportif présente un asthme d’effort alors il doit VRAIMENT veiller à un échauffement de qualité, sinon ses bronches vont se spasmer dès le début de l’effort, surtout si l’effort débute avec intensité: un sportif asthmatique qui prend le départ d’une épreuve non échauffé c’est une faute ENORME !!!!
  • fréquence cardiaque augmente progressivement, facilitant la répartition du sang dans les vaisseaux sanguins : oxygénation et apport de carburant.
  • fréquence pulmonaire augmente progressivement, permettant de capter plus d’air et donc plus d’oxygène.
  • circuits nerveux se mettent en place.
  • hormones de l’effort se mettent en place, avec une ascension régulière : cortisol, adrénaline, noradrénaline
  •  le sportif rentre dans son effort, et ne doit PAS en sortir

 

Le problème c’est que si on dépasse un délai de 5 minutes entre la fin de l’échauffement et le début de l’effort, et bien tout ce que je viens de décrire retombe dans les chaussettes !!!!!!

Cœur, poumons, température, oxygénation du muscle, etc. etc. Autant prendre une douche, boire un pastis et se faire masser gentiment en lisant une revue plutôt que de s’échauffer. J’ai pour ma part participé à des recherches physiologiques : coureur sur home trainer, mesure des paramètres pendant puis toutes les minutes après l’effort : fréquence cardiaque, tension artérielle, gaz expirés, température centrale, fréquence ventilatoire, et dosage hormonaux.

Cette nécessité de s’échauffer  est d’autant plus essentielle que l’effort débute avec intensité et est de durée courte ; un bon exemple le contre la montre en cyclisme.

C’est pourquoi on voit que les équipes cyclistes professionnelles installent un home trainer avec un vélo peu éloigné de la rampe de départ, pendant que les instances (UCI) vérifient le vélo que va utiliser le coureur ; en effet cette vérification peut durer 15 minutes. Il serait bien sûr inimaginable que le coureur reste statique pendant ces 15 minutes. Si on observe attentivement la logistique adoptée par les grandes équipes (Sky, AG2R, FDJ, BMC par exemple) : le coureur s’échauffe (en présence de l’entraîneur pour un contenu cohérent de l’échauffement), puis tout est géré au mm, ou plutôt à la seconde, jusqu’au départ.

C’est pareil pour une épreuve sur piste, un cyclocross, et même une course sur route si le départ  lieu en bosse ou si un coureur est désigné pour attaquer dès le kilomètre zéro; autre exemple en équitation: il n’y a jamais plus de 3 minutes entre la fin de l’échauffement et le début de la reprise.

Echauffement et performance = donc un mariage obligatoire !!!!