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=► Dossier : Bien réussir son début de saison junior

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Article issu du magazine GENERATION AVENIR #8retrouvez le magazine complet ici.

En ce début d’année, nombreux sont  les coureurs souhaitant réussir leur début de saison. Mais comment faire ? Réponses des coachs de la U19 Racing Team.

 

Réussir son début de saison, c’est conditionner le reste de la saison. Bien réussir le début de saison est très important pour que le coureur s’inscrive dans une bonne dynamique.» explique Nicolas Boisson. «Pour cela il doit arriver au début de cette saison avec encore beaucoup de fraîcheur. Ainsi, il peut terminer chaque course dans le coup et engranger rapidement du rythme au fil des compétitions. Un coureur qui commencerait l’année fatigué s’inscrirait dans un cercle vicieux accumulant la fatigue jusqu’à l’épuisement. Les athlètes qui réussissent bien leur début de saison, réalisent souvent une belle année. Pour David Giraud, «avoir des objectifs élevés en début de saison revient à prendre le risque d’être moins bien au milieu de celle-ci ». Nicolas complète : «Il faut déjà voir quels sont les objectifs de l’athlète et ses points forts. Il peut être important de réussir son début de saison afin de faire sa place dans l’équipe (régionale ou nationale), mais aussi afin de se rassurer après plus de cinq mois sans compétition. Par contre si les objectifs sont le championnat de France, les challenges…il ne sert à rien d’être à 100% sur les premières courses. Idem si l’on est grimpeur – rouleur (les courses «difficiles» ou CLM sont rarement en début de saison).»David renchérit : «Le principal étant d’avoir réalisé un bon travail de technique de pédalage car c’est un travail qu’il est difficile à réaliser durant la saison (manque de temps) puis une grosse base de foncier, notamment pour les coureurs moins endurant.»

Travailler la technique de pédalage.

Nicolas insiste sur l’importance de travailler la technique de pédalage durant l’hiver : «le travail hivernale passe par un travail de la technique de pédalage : bien arrondir son coup de pédale et ne pas seulement appuyer (comme un minime qui pédale) mais à POUSSER et TIRER simultanément !Le geste de pédalage n’est pas un geste naturel chez l’homme ! Il se travaille ! Tout comme un sportif, qui fait de l’athlétisme, il fait ce que l’on appelle des «gammes» (travail de foulée, etc.) »David ajoute : «Ce type de travail est nécessaire pour rendre les séances de travail spécifique ultérieures plus efficaces. De plus, on prend rarement le temps de le travailler durant la saison. Une fois ce travail réaliser je préconise de réaliser une bonne base de travail de force avant d’allonger les sorties.»
Le travail foncier paye. Nos deux entraîneurs s’accordent pour dire que le plus important est d’avoir réalisé une grosse base foncière avant le début de la saison, le principal étant de tout de suite finir les courses dans le coup, comme le dit Nicolas : « il faut être là à l’arrivée. Si on est sprinteur, les qualités sont là, même si elles n’ont pas été travaillé spécifiquement, le sprinteur sera toujours capable de régler un groupe ou d’aller faire une place» Comme on dit, «si les fondations ne sont pas là, la pyramide s’écroule» Mais ce qui n’empêche pas pour autant d’avoir des résultats prometteurs, voir des victoires.»

Un hiver studieux.

«Faire un bon début de saison dépend également de l’hiver qu’on a passé. Un coureur qui a passé un hiver sérieux et qui n’a pas pris de poids excessivement, aura un temps d’avance sur les autres. En effet, à chaque évolution de son poids il devra faire face à un temps d’adaptation, à l’origine de pas mal de fatigue.» raconte David. Pour Nicolas, «le poids est un sujet délicat et il ne faut se fixer un poids de forme dans l’immédiat. En effet, les juniors sont pour la plupart en période de croissance ! Il est important de manger de tout, sans se priver mais sans en abuser également.» Un sujet “Manger Équilibré et Varié” sera traité dans la prochaine édition de Génération Avenir #9 (ndlr).

Quand la météo s’en mêle.

Cependant en fonction de ce qu’a fait l’athlète durant l’hiver, il ne sert à rien de cibler le début de saison  L’hiver est parfois très rude et même s’il faut habituer le corps à faire des efforts dans le froid, il vaut mieux faire du home-trainer quand les conditions sont vraiment extrêmes. «Cet outil permet de faire du très bon travail qualitatif», justifie David. Dans ces moment-là, sortir le vélo risque de se résumer à tomber malade et à se lasser rapidement de l’entraînement. Nicolas complète : «Même si l’on peut travailler le foncier avec le ski, la marche, le VTT… La préparation foncière route ne sera pas optimale et on ne peut pas compenser par la préparation spécifique – intensité ! Le Home-Trainer est intéressant mais on peut difficilement faire plus de 1h, et ces «1h» (qualitative ou non) ne remplacent par une sortie de 3h en extérieur.»

A chacun ses contraintes.

«Les contraintes scolaires, familiales et météo sont à prendre en compte dans la préparation de l’athlète.» Pour illustrer ces propos, Nicolas parle de deux sportifs qui suivent le programme U19 Racing Team. «Par exemple, Paul Mesnier (qui habite Mouthe dans le Doubs) ou un Thomas Garcia (qui habite dans le sud de la France, à côté de Toulon), ont des conditions météos extrêmes opposées. Ils doivent s’adapter.»

Se fixer des objectifs.

«En cas d’objectif tôt dans la saison, on peut très bien imaginer que le coureur fasse quelques séances spécifiques durant les 2-3 semaines précédant l’objectif. Pour cela le «derrière-scooter» peut être un excellent moyen. Il se rapprochera des sensations rencontrées en course même s’il ne pourra pas les remplacer», précise David. «Un coureur ayant des objectifs plus tardifs devra veiller à garder de la fraîcheur coûte que coûte. Il devra donc réserver ce type de séances plus contraignantes aux semaines précédant ses objectifs. »Par exemple, cette année le Trophée Louison BOBET Junior aura lieu le 11 mars 2012. «On peut donc imaginer qu’un coureur préparant cet objectif aura réalisé une séance derrière scooter par semaine durant les 3 semaines le précédant,» explique David.

Garder de la fraîcheur pour attaquer la saison.

Cette fraîcheur le coureur la doit au sérieux gardé durant l’hiver. «En effet, les mois de janvier et février correspondent à la période foncière, sont souvent les mois de l’année où le coureur roule le plus. Durant cette période il est donc d’autant plus important d’avoir une bonne hygiène de vie (alimentation, sommeil, prévention des coups de froid, etc.) afin de mieux récupérer et d’encaisser les grosses charges d’entraînements. Comme je l’ai déjà dit, il ne faut surtout pas chercher à perdre du poids car ceci se résumerait à rajouter de la fatigue sur celle causée par l’entraînement.» explique David.

Être prêt mentalement.

«Le début de saison est souvent très nerveux : le coureur qui n’aime pas frotter aura du mal à faire sa place. Il est également souvent couru sur des températures fraîches, certains coureurs ont du mal à faire des efforts dans le froid. C’est aussi une période qui sert à prendre ses repères, et certains s’y font plus facilement que d’autres – rien ne sert d’être à 100% physiquement, si l’on n’est pas adapté et prêt à frotter.» explique Nicolas. De même pour le contre-la-montre, rien ne sert de faire des intensités et d’être au top si l’on est pas capable de tenir une position aérodynamique !»
Pour conclure, comme on le voit, préparer son début de saison est capital pour chaque junior. Différents paramètres sont à prendre en compte. Mais le plus important reste la notion de PLAISIR car sans elle rien ne sera possible à long terme.