..

=► MARIO RAGAGNIN S’EN EST ALLE

silkie47 Par Le jeudi, 22 avril 2021

Dans En bref

Mario Ragagnin, ancien coureur du club Cycliste de Marmande 47 dans les années 50 s’est éteint dans sa 94ème année à Saint Céré. Il vient d’effectuer sa dernière échappée…

2021 67

Mario Ragagnin reçoit la bise de son papa Domenico

Tous les deux au départ d’une même course, le passage de témoin.

Cet ancien coureur, italien d’origine, a fait partie de la cohorte d’immigrés ou de fils d’immigrés qui ont été nombreux dans le Sud-Ouest et tout particulièrement dans le Lot et Garonne à s’illustrer dans le sport cycliste. Pour rappel quelques noms prestigieux : Fedrigo, De Nadaï, De Vincenzi, Quintaa, Bottechia, Prémaor, De Luca, Zanetto, Rover, Poletto, Campana, Poser, Dal’Agata, Riva, Spagnoli, Rossi, Marcon, Piccolo, Manfe, Ceccon, Covre, Cassol et tant d’autres. Il semble, par ailleurs, que cette passion de nos amis immigrés transalpins des premières générations se soit transmise à leurs descendants, ce qui a fait le bonheur de notre cyclisme régional.

La famille Ragagnin était et est encore très connue dans le Marmandais. Le papa, Domenico Ragagnin originaire de la région de Trévisse, est arrivé en France en 1930 pour rejoindre son fils et son épouse Emma Poletto, une autre famille cycliste bien connue à Virazeil. Ils ont eu deux enfants Mario né en 1927 et Monique née en 1943.

Après les succès du Papa Domenico, « vainqueur du Critérium des italiens de France en 1937 »   c’est à Mario de se faire un prénom dans le monde cycliste. Très vite Mario va très vitre progresser, il était conseillé par son père et très encouragé par sa mère sa première supportrice. Avec les amis de son club et de son pote et adversaire Pierre Lafarge,  ils se mettent à écumer la région et à faire le bonheur du CCM47.

Mais le plus grand plaisir de la famille Ragagnin consistait à se retrouver père et fils ensemble au départ des courses. Mario va très vite progresser en étant conseillé par son père, il remportera de nombreux succès : en 1948, Il gagne à Saint Grat, à Oloron, à Casteljaloux, à Clairac, à Castet en Dorthe. Avec son complice Elio Manfé, il remporte les quatre heures de Nérac. On le retrouve 2ème à Bordeaux-Arcachon et 2ème également à Saint Jean de Luz. Il passe aspirant en 1949 (La catégorie des aspirants dans les années 30 permet à de bons cyclistes de vivre de leur passion, ils peuvent indistinctement disputer le Tour de France ou des six jours sans pour autant être qualifiés de professionnels). Il inscrit à son palmarès Bordeaux-Mussidan AR et Bordeaux-Marmande. En 1950, il passe professionnel au sein de l’équipe Elvish il gagne à Périgueux, fait 2ème à Bergerac et il termine 25ème du Midi-Libre. En 1951 on le retrouve vainqueur à Périgueux et deux fois dans sa bonne ville de Marmande, il participe au circuit des six provinces avec Albert Dolhats. En 1954, il redescend dans la catégorie des amateurs puis il se retire dans sa ville de Saint Céré où il s’était marié.

2021 68

Photo prise dans le magasin de Cycles Ragagnin : Domenico, le papa, Emma La maman et les deux enfants Mario et Monique. Pour rappeler que nous sommes également dans une région de rugby, la balle ovale se situe au centre…

******

Sur un plan personnel, Mario issu d’un milieu modeste et ouvrier a toujours su conserver et cultiver les qualités humaines transmises par sa famille. Il était doté d’une extrême gentillesse, il avait toujours le sourire à la commissure des lèvres, il ne se mettait pas en avant et sa modestie naturelle était la continuité de sa manière d’être. On peut mettre en avant une belle histoire de transmission père-fils et cette dernière était largement insufflée par la passion du vélo qui se vivait pleinement à l’époque. On parlait peu d’argent, on parlait vélo, exploits, anecdotes. La boutique des cycles Ragagnin était un lieu de vie ou les passionnés aimaient se retrouver en toute simplicité, d’abord dans le magasin situé rue du Temple puis le second sur la grande artère marmandais. C’est vrai que ce magasin des boulevards était le lieu où la passion du  vélo se vivait pleinement comme l’affichait l’enseigne « Au Palais de la Petite Reine », il était situé   à proximité  du café de l’Univers (ancien siège du CCM47).

2021 69

De gauche à droite : Emma et Domenico Ragagnin, au centre Mario Ragagnin

et Gino Bartali dit le Juste avec son équipier Giovanni Corrieri,

la petite fille n’est autre que Monique Normand la sœur de Mario.

La photo est dédicacée par Gino Bartali (Vainqueur de deux Tours de France et Trois Tours d’Italie) lorsqu’il était venu déjeuner au domicile de la famille Ragagnin à Marmande

La soeur de Mario : Monique Normand se souvient avec émotion de cette époque lorsqu’elle évoque la mémoire de son père et de son frère : « Quels souvenirs merveilleux lors des épreuves cyclistes au temps où mon père et mon frère courait ! Des spectateurs plein les rues, une ambiance bonne enfant et les retrouvailles dans les cafés après les courses et même la semaine. Le vélo était le sujet de conversation autour d’un verre, le temps a passé mais la région a toujours eu des champions à travers les temps, »

 

Le Club Cycliste Marmande 47 adresse ses plus sincères condoléances à :

Josette son épouse

Florence et Laurette, ses deux filles

Caroline, sa petite-fille

Monique, sa sœur

Ainsi qu’à toute sa famille et ses proches.

 

La famille Ragagnin a beaucoup apporté au cyclisme régional,

nous la remercions,

nous ne pourrons l’oublier

et nous continuerons à l’honorer.

 

Le Bureau du CCM47