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=► Claude Magni, cycliste par équipes aux JO de Munich Ancien coureur du CCM47

Par Le lundi, 04 mai 2020

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ARTICLE DU JOURNAL SUD-OUEST DU 10/08/2012

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Aujourd'hui retraité, Claude Magni conserve de nombreux souvenirs photographiques . © Crédit photo : photo b. m.

Par Bernard Mugica
Publié le 10/08/2012

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Le viticulteur conserve un souvenir mitigé de son aventure olympique.

Né à Saint-Maixant, canton de Saint-Macaire, le 11 septembre 1950, Claude Magni demeure le coureur cycliste sud-girondin le plus capé et certainement aussi le plus populaire. Fin des années 60, sous les couleurs du Vélo-Club Langonnais, il collectionne les victoires dans les rangs des cadets et juniors puis chez les amateurs.

1 Comment en êtes-vous arrivé aux Jeux ?

De nombreux succès sur de belles classiques comme Bordeaux-Saintes, le Tour du Maroc 1971 et d’autres performances à l’échelon international font que Robert Oubron, le DTN FFC de l’époque, m’a sélectionné.

Il s’agissait de disputer le 100 kilomètres contre la montre par équipes – en compagnie de Guy Sibille, Jean-Claude Meunier et Henri Polfin – pour les Jeux olympiques de 1972.

2 Quel souvenir gardez- vous de Munich ?

À mi-course nous étions sur le podium mais dans le final Sibille, puis Polfin, ont coincé. Et comme le temps était enregistré sur le troisième… nous n’avons terminé qu’à la 9e place. Personnellement avec quelques regrets car ce jour-là j’étais vraiment costaud ! Nous ne sommes restés que trois jours à Munich. Nous étions arrivés le jour même de la cérémonie d’ouverture, avec trois costumes officiels dans nos bagages, mais comme nous courions le lendemain, notre staff technique ne nous a pas autorisés à y participer. J’en conserve une réelle frustration qui se réactive tous les quatre ans lorsque je regarde – avec un même regret – cette cérémonie grandiose à la télévision. Par contre, je garde un très bon souvenir de ma rencontre au Village olympique avec Colette Besson qui avait remporté la médaille d’or du 400 mètres à Mexico. Elle vivait comme moi en Sud-Gironde mais je n’avais jamais eu le plaisir de la croiser !

3 Avez-vous été témoin du massacre ?

Non, nous sommes repartis dès le lendemain de notre compétition pour nous aligner sur le Tour de l’Avenir. C’est en retrouvant le sol français que nous avons appris la terrible tragédie.

4 Quelle a été votre carrière depuis ?

Je suis entré au sein du peloton professionnel de 1973 à 1977. J’ai trois participations au Tour de France à mon actif. Puis je me suis consacré à la production d’un vin de Sauternes du côté de Fargues.

Depuis trois ans, j’ai fait valoir mes droits à la retraite.

C’est marrant cette coïncidence, je viens juste de décrocher mon vélo que je n’ai plus touché depuis deux ans ! Je vais lui donner un petit coup de chiffon… avant d’y remonter dessus pour des premières sorties en solitaire. Ensuite, je retournerai rouler avec les copains. Pour la convivialité pas pour la compétition !

5 Vos valeurs de l’olympisme ?

À mon époque, seuls les amateurs pouvaient participer aux Jeux. Les professionnels n’y avaient pas accès. Certes, on sait tous que les Pays de l’Est n’étaient pas totalement amateurs, puisqu’ils ne faisaient que du sport, mais l’olympisme signifiait quelque chose de très fort pour ma génération. Le seul salaire escompté c’était la médaille, l’honneur immense de faire retentir la « Marseillaise » !

Aujourd’hui, il y a d’autres enjeux, d’autres motivations, et peut-être hélas un peu moins d’authenticité olympique !